Revue de presse :
Transports Publié le mardi 22 janvier 2013
Les premiers résultats d'une étude publiée le 22 janvier par le Club des villes et territoires cyclables révèlent qu'en dehors du loisir, le vélo sert de plus en plus sur le trajet domicile-travail, a fortiori en cœur de ville et d'agglomération.
Ce sondage commandité à MTI Conseil et TNS Sofres se démarque par son ampleur puisqu'il a été réalisé auprès d'un échantillon de 4.000 personnes. Première leçon à en tirer : près d'un Français sur deux a au moins enfourché un vélo ces douze derniers mois. "L'utilisation du vélo pour des pratiques sportives et de loisir reste la plus courante mais la part de ceux qui l'utilisent pour des motifs utilitaires comme aller au travail ou à l'école est significative et atteint près de 14%", indique Bruno Monjaret, directeur général de MTI Conseil. En termes de catégorie socioprofessionnelle, pour ces trajets domicile-travail, ce sont les cadres et professions libérales qui l'utilisent le plus. Et cet usage se rencontre surtout en cœur de ville ou d'agglomération, moins en banlieue et encore moins en zone rurale.
Sans surprise, les cyclistes les plus réguliers sont ceux qui possèdent leur propre vélo. "Après la tendance au vélo en libre-service réapparait celle de la propriété du vélo. Le fait de posséder son vélo influe forcément sur la régularité de la pratique. En ce sens, nous saluons l'initiative d'Arcachon qui vient de faire le choix d'offrir 3.000 vélos à ses habitants pour réduire les déplacements en voiture dans la ville", illustre Jean-Marie Darmian, maire de Créon (Gironde) et président de ce réseau de 1.300 collectivités impliquées dans le développement du vélo.
L'enquête renseigne aussi sur le choix du mode de stationnement, qui dépend forcément de l'habitat en présence, sur l'âge qui influe sensiblement sur la pratique et sur le type de vélo possédé (le VTT est en tête). "La localisation n'est pas non plus sans influence sur la pratique", ajoute Bruno Monjaret, directeur général de MTI Conseil. Dans la région Méditerranée, notamment en Languedoc-Roussillon et en Paca, l'usage du vélo serait moins courant que dans l'Est ou le sud-ouest de l'Hexagone. "Le vélo est moins utilisé dans le sud mais nous organisons justement fin mai notre congrès à Nice pour pousser à la pratique. Ce congrès aura pour thème la place du vélo dans les villes étrangères. Hormis Copenhague et Amsterdam, d'autres comme Bogota, Portland ou Ferrare en Italie ont des choses à nous apprendre", poursuit Jean-Marie Darmian.
Autre leçon à tirer de l'étude : pour aller au travail, les Français seraient plus nombreux à emprunter un vélo qu'un deux-roues motorisé. "C'est un signe que les choses changent", estime Jean-Marie Darmian. En la matière, l'écart reste néanmoins significatif entre hommes et femmes : chez les actifs, les premiers sont plus nombreux à aller au travail en vélo. Quant aux étudiants et lycéens, ils l'empruntent encore trop peu (moins de 5% quelques jours par mois). "Preuve qu'il y a un partenariat à renforcer avec les régions qui gèrent les lycées. Il ne faut pas se contenter de travailler avec les agglomérations", commente Jean-Marie Darmian. " L'effort doit également porter en amont des aménagements de la ville, en travaillant avec les paysagistes et urbanistes qui, à Chartres, rénovent le pôle de la gare", complète Isabelle Mesnard, adjointe au cadre de vie dans cette ville qui vient de se doter d'une maison du vélo disposant d'une flotte de 65 vélos.
Des résultats plus complets de l'étude seront présentés au congrès de Nice, notamment sur les freins à l'usage du vélo, sur les attentes en termes de mesures incitatives, ainsi que sur d'autres paramètres tels que le vol ou l'impact des dispositifs de vélos en libre-service. "L'intermodalité reste aussi un chantier prioritaire. Les élus sont loin d'être tous sensibilisés à la complémentarité transport en commun-vélo. Et pour la développer en gare, le dialogue reste rude avec la SNCF même s'ils prétendent faire des efforts !", pointe Alain Jund, vice-président du Club et adjoint chargé de l'urbanisme à Strasbourg. Enfin, au niveau national, des mesures prolongeant le plan national lancé par le précédent gouvernement en janvier dernier sont annoncées dans les semaines à venir. "Nous en sommes à hiérarchiser les mesures à lancer", indique Dominique Lebrun, coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo.
Morgan Boëdec / Victoires éditions
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