Débat sur l'A31 bis à Metz : "Faites directement quatre voies de chaque côté !"
Le débat public sur le projet d'A31 bis a été lancé jeudi soir à Metz. Le public était venu nombreux pour se renseigner sur le projet et poser des questions, notamment sur le financement du projet, ses délais ou encore sur les péages.
Photo : DREAL
Plusieurs centaines de personnes étaient réunies jeudi soir au Centre des Congrès de Metz, pour le lancement du débat public au sujet du projet d'A31 bis. Politiques, habitants de la région et frontaliers se sont déplacés en masse pour en apprendre plus sur ce projet, poser leurs questions, mais aussi donner leur avis.
Pour le Maire de Metz, Dominique Gros, il devient "urgent" de faire quelque chose pour cette autoroute A31 "congestionnée, en mauvais état et qui fait peur à tout le monde. Il faut que ça bouge, il faut qu'on s'en sorte, la situation ne peut pas durer". "Cela fait dix ans que c'est sur la table", ajoute le Préfet Nacer Meddah, "c'est un sujet majeur. À dix, vingt, trente ans, l'A31 sera saturée".
Il est certain qu'avec 100.000 véhicules par jour par endroits, les nids de poule qui s'accumulent, il y a un vrai problème de sécurité pour cet axe central de la circulation européenne.
S'il existe des solutions pour décongestionner le trafic dans le sillon lorrain, comme les voies ferroviaires ou encore le développement de plate-forme multimodale pour le transport de marchandises, cela ne reste qu'une réponse partielle au problème d'engorgement de l'A31, d'où la proposition d'aménagement de l'A31 bis.
"J'ai impression de voir des miracles tous les jours sur cette autoroute"
Dans le centre des Congrès, les questions et remarques fusent : « pourquoi ne pas prendre en compte la proposition de monorail au-dessus de l'autoroute" demande un premier intervenant dans le public. Un habitant d'Argency met en avant le problème "des nuisances sonores liées à l'augmentation du trafic" et cet utilisateur régulier de l'A31, considère que "la mise en place de péages va forcément déplacer le trafic sur les nationales".
La Députée Marie-Jo Zimmermann, présente dans le public pose la question de l'Eco-taxe abandonnée par l'Etat français, qui pourrait être une solution au financement du projet. Pour Patrick Weiten, président du Conseil Général de la Moselle, il faudrait "solliciter l'Europe" sur ce point.
L'approche devrait être "plus ambitieuse" pour ce conseiller municipal de la ville de Metz, qui suggère la mise en place d'une autoroute électrique et s'interroge sur la participation du Luxembourg dans ce projet. Le Maire de Rochonvillers pour sa part tranche en conseillant de construire directement quatre voies de chaque côté : "au lieu de 20 ans de travaux, il en faudra 30 et là, il faudra quatre voies !". Un prêtre d'Argency a quant à lui l'impression "de voir des miracles tous les jours sur cette autoroute. Quand ils arrivent à la Croix d'Hauconcourt, les gens se disent qu'ils vont mourir ! (…) il faut réfléchir aux nœuds, aux échangeurs" précise-t-il.
De son côté la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement), prend des notes et donne des réponses argumentées aux différentes interrogations.
Le monorail ? "Il s'apparente au train avec des prises en charge à des endroits précis et une capacité plus faible, ce n'est pas plus intéressant", explique-t-elle. Le déplacement du trafic sur les nationales ? "On veut ajuster le niveau de péage pour qu'il ne pénalise pas l'utilisateur, avec des prix inférieurs à ce qui peut exister ailleurs (…) il faut que le gain soit plus intéressant en passant par l'autoroute".
La DREAL précise aussi que des études sont en cours avec le Luxembourg, notamment sur l'exploitation de la troisième voie multimodale ou encore sur les hypothèses d'élargissement.
"Aucune décision n'est encore prise"
Pour la CNDP (Commission nationale du débat public) organisatrice du débat publique, ces trois mois de débats (du 15 avril au 13 juillet) sont l'occasion pour tous de s'informer et d'échanger sur le projet d'A31 bis.
La Commission est neutre et indépendante et vise à apporter au public un maximum d'informations sur le projet. Elle doit aussi permettre l'expression de chacun, qu'ils soient politiques ou simples citoyens.
"Aucune décision n'est encore prise, tout est ouvert, explique Christian Leyrit président de la CNDP. Les citoyens doivent pouvoir donner leur avis, qui peut être très utile et pertinent pour le projet".
Après les trois mois de débat public, la commission fera un compte-rendu pour le 13 septembre 2015 qui synthétisera les principales propositions avec un bilan du débat. Le maître d'ouvrage (l'Etat) donnera ensuite sa décision au mois de décembre, à savoir, poursuivre ou non le projet et de quelle manière.
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