samedi 30 mars 2013

La Moselle prépare un plan contre l’alcool au volant.

En toute discrétion, la préfecture de la Moselle prépare son traitement de choc contre l’alcool au volant, responsable de 44 % des accidents mortels dans le département en 2012.

 

FAITS DIVERS - SOIXANTE MORTS EN 2012Avec 60 morts en 2012, dont 44  % à cause de l’alcool (30 % en France) à des taux très élevés (1,9 g/l de sang), la route n’avait plus autant tué depuis 2007 (67 morts)   en Moselle.   Photo Maury GOLINI

Source : Républicain Lorrain Publié le 23/03/2013.

Opérations ciblées, actions de communications très visibles, consignes fermes du préfet à la police et la gendarmerie : alors que la vitesse, avec la mise en œuvre du radar mobile mobile dans les prochaines semaines, concentre toute l’attention, la préfecture de la Moselle prépare en coulisses un plan de lutte contre l’alcool au volant.

« D’ici un mois, nous serons en mesure de vous détailler les mesures précises, mais nous y travaillons d’arrache-pied », confirme Nathalie Basnier, directrice de cabinet du préfet. Il faut d’ailleurs s’attendre à une forme de traitement de choc, après une année 2012 calamiteuse en la matière (1).

A peine arrivée en Lorraine, Mme Basnier avait constaté l’ampleur des dégâts et, donc, de la tâche. L’alerte avait été donnée dès l’été, quand les chiffres avaient montré que l’alcool était en cause dans 57 % des accidents mortels, en hausse très sensible.

Avec 60 morts en 2012, dont 44 % à cause de l’alcool (30 % en France) à des taux très élevés (1,9 g/l de sang), la route n’avait plus autant tué depuis 2007 (67 morts) dans le département. « Dans ce bilan très mitigé, puisqu’il faut noter aussi qu’il y a eu dans le même temps moins de blessés et moins d’accidents, l’alcool est bien la cause n°1 », concédait Nathalie Basnier (lire RL du 28 décembre).

Qu’il s’agisse d’un « relâchement » après une décennie de répression routière ou qu’il prenne racine dans un phénomène plus « sociétal » – la consommation excessive d’alcool culturelle en France –, le phénomène inquiète les pouvoirs publics, qui préparent la contre-attaque.

Silhouettes au bord des routes ?

« Depuis janvier, nous avons installé un comité restreint qui réunit, au-delà des services de l’État, tous les acteurs de la sécurité routière, le conseil général, la prévention routière et les polices municipales. Nous y réalisons l’état des lieux et y préparons les actions à venir. L’alcool est évidemment la priorité 2013 », affirme celle qui se singularisa, lors de son précédent poste en Normandie, par des initiatives coup de poing, à l’instar de ces silhouettes de victimes positionnées au bord des routes.

« Le préfet a déjà donné des consignes de fermeté en zone police comme en zone gendarmerie, demandé des contrôles ciblés et souhaité que les forces de l’ordre soient visibles », insiste la directrice de cabinet. Depuis deux mois et demi, elles n’ont pas chômé avec des opérations spécifiques, par exemple, dans le voisinage des discothèques, comme à Augny en février (40 dépistages positifs) : « Un chiffre élevé. Pourtant, les fêtards savent que nous serons là, à la sortie », analyse Nathalie Basnier.

À quoi faut-il s’attendre dans les prochaines semaines ? Des silhouettes au bord des routes ? « Ce n’est pas impossible », nuance la Madame Sécurité routière du préfet. « Nous allons forcément associer répression et prévention comme nous le faisons de longue date, cibler les + de 25 ans sur la base du profil des accidents mortels 2012 ». La préfecture envisage également « d’élargir le spectre », en allant « vers les entreprises » et en s’appuyant « sur l’Agence régionale de santé (ARS) car l’alcoolémie est un problème plus large ».

(1) Il y a eu 53 morts en Moselle en 2011, 56 en 2010, 55 en 2008 et 2009.

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