Vingt et un morts sur les routes de Moselle depuis janvier

Route : « Les chiffres sont bons mais… »

Vingt et un morts sur les routes de Moselle depuis janvier. Ce chiffre historiquement bas traduit-il de meilleurs comportements des conducteurs ? Oui et non, répondent les forces de l’ordre.

Source : http://www.republicain-lorrain.fr/moselle/2013/09/12/route-les-chiffres-sont-bons-mais

La vitesse « facteur aggravant des accidents sérieux » est particulièrement surveillée par les gendarmes de l’EDSR. Photo Anthony PICORE

C’est 21 morts « de trop ». Le chef d’escadron Joël Scherer retient quand même le positif de ces chiffres 2013 : la baisse sensible du nombre de victimes de la route dans le département.

DOSSIER

Elles étaient 42 l’an dernier à pareille époque. En zone gendarmerie, la dépression est encore plus significative – 30 morts fin août 2012 contre 12 pour cette année.

Expliquer ce genre de statistiques soumis à nombre d’aléas est ardu. Le patron de l’escadron départemental (EDSR) de sécurité routière avance « le travail de fond mené ces dernières années. La Moselle est un département qui s’investit particulièrement dans la sécurité routière. » La météo, et la longueur de l’hiver qui a retardé le retour des motards dans le trafic, est un autre élément plausible. « Je pense qu’il y a aussi une vraie peur des nouveaux outils à disposition des forces de l’ordre. »

Toujours autant d’infractions

Les échanges avec les automobilistes traduisent une crainte du radar « mobile mobile », la fameuse Mégane traqueuse des grands excès de vitesse. « C’est très net, les gens le disent. Même si l’EDSR n’en possède pas encore… Tant mieux si ça leur fait lever le pied parce que la vitesse est le facteur aggravant majeur des accidents sérieux. »

Cette année, 10 % des accidents mortels s’expliqueraient par une trop forte consommation d’alcool (44% l’an dernier). « C’est une de nos préoccupations majeures. On ne s’attarde pas sur les infractions mineures mais sortir un alcoolique de la route, c’est notre objectif parce que chacun peut être confronté à lui plus tard. Il arrive que nos opérations de contrôle ne se soldent par aucune infraction relevée, c’est positif. On voit également moins de personnes en train de téléphoner au volant. Là, j’y discerne la marque d’une plus grande sévérité puisque cette infraction est passible désormais de 3 points de retrait sur le permis et 135 € d’amende forfaitaire. Quand on touche au portefeuille, ça marque les esprits. » Cette nette baisse des accidents mortels ne signifie pas que les Mosellans conduisent mieux qu’avant. Derniers chiffres avancés par la préfecture : 2 498 permis ont déjà été suspendus cette année, dont 1 280 pour conduite sous l’empire d’un état alcoolique. « Le nombre d’infractions relevées est effectivement le même que l’an dernier », confie la gendarmerie. Moralité ? « Il faut être satisfait des vies épargnées mais ces données prouvent que tout est fragile, répond le commandant Scherer. Il faut rester très vigilant et ne pas s’endormir, rien n’est acquis. »

K. G.