Le débat public sur l'A31bis s'achève: c'est l'heure du bilan.
Le trafic sur l'A31 a augmenté de 56% au cours des quinze dernières années entre Thionville et le Luxembourg.
Photo: Maurice Fick
Publié le vendredi 18 septembre 2015 à 20:10
Propos recueillis par Maurice FICK
«Le public est très majoritairement favorable à l'objectif principal du projet de désengorgement de l'A31. C'est sur les moyens pour le faire que ça diverge», résume Michel Morin, le président de la Commission particulière du débat public (CPDP).
Deux réunions de clôture du débat public auront lieu ce lundi 21 septembre à 19 heures au Palais des Congrès du Grand Nancy et ce mardi 22 septembre à 19 heures à l'Arsenal à Metz. Michel Morin y présentera les enseignements de ce «débat très suivi» qui a duré plus longtemps que prévu. Interview avant deux soirées-clefs:
- Le débat public sur l'A31bis lancé le 15 avril devait initialement durer trois mois. Il s'achèvera finalement à la fin de ce mois de septembre 2015. Pourquoi ce retard?
«Ce n'est pas un retard, c'est une prolongation du débat. Un certain nombre de citoyens et d'élus ont demandé une expertise complémentaire sur le triangle Nancy-Toul-Dieulouard, dans le sud du sillon. La Commission nationale a accepté de faire faire cette expertise par trois experts indépendants et a prolongé le débat jusqu'au 30 septembre.»
- Quel était, en résumé, le problème soulevé?
«Le problème est simple. Dans le projet de l'A31bis, il est prévu de construire un barreau autoroutier neuf entre Gye, Toul et Dieulouard. Ce que beaucoup de gens localement contestent pour des problèmes liés à l'environnement, le bruit, la qualité de l'eau, etc. Il a été demandé que soit étudié un élargissement à 2x3 voies entre Toul et Dieulouard mais de l'A31 existante. D'autant que d'autres élargissements de l'A31 sont déjà prévus. Les conclusions de l'expertise complémentaire sur les aménagements proposés par le maitre d’ouvrage sur le secteur Gye-Dieulouard sont consultables en ligne et les experts seront d'ailleurs présents lors des réunions de clôture des 21 et 22 septembre.
Grosso modo, les experts disent qu'un élargissement de l'A31 à 2x3 voies couterait encore plus cher que la construction d'une autoroute neuve sur laquelle ne circuleraient que 18.000 véhicules/jour et, durant tout un temps, cela gênerait la circulation à Nancy. A terme, il faudra construire une autoroute entre Toul et Dieulouard. Pour l'heure, on ferait un aménagement de la D611 et du côté de Nancy, on ferait des aménagements qualitatifs sur l'A31, notamment pour réguler la circulation aux heures de pointe.
- Quels sont les principaux enseignements que vous tirez de ce débat public?
«On s'attendait aux questions soulevées par le barreau Toul-Dieulouard mais aussi par la traversée de Florange à laquelle s'opposent un certain nombre de citoyens et d'élus. Des questions ont aussi été soulevées quant aux trois hypothèses de financement de l'A31 bis et au péage. Un certain nombre sont opposés au péage, d'autres y sont favorables si ça permet de circuler normalement. Enfin, il y a aussi eu les questions concernant l'offre complémentaire ou alternative par le fer ou le fluvial.
Le public est très majoritairement favorable à l'objectif principal du projet de désengorgement de l'A31. C'est sur les moyens pour le faire que ça diverge. Nous ne tirons pas de conclusions et ne donnons pas de réponses. Nous disons: voilà les arguments avancés et voilà la réponse du maitre d'ouvrage.»
- Estimez-vous que ce débat a été bien suivi?
«Oui, c'est un débat qui a été bien suivi: plus de 2.000 personnes sont venues assister à nos réunions, plus de 600 personnes sont venues à nos débats mobiles, plus de 500 questions ont été posées par écrit et nous avons reçu plus 156 cahiers d'acteurs. On peut dire que ce débat a été très suivi et a donné lieu à de nombreuses contributions.»
- Que se passera-t-il après ces dernières réunions publiques?
«Entre le 20 et le 30 novembre 2015, au plus tard, la CPDP rendra son compte-rendu du débat public. Et dans un délai de trois mois -donc d'ici fin février 2016- le maitre d'ouvrage devra faire part publiquement de sa décision sur la suite qu'il donnera à tout cela.
Il peut arriver qu'il abandonne le projet ou, au contraire, dire: je le fais tel que prévu. Il faudra aussi qu'il dise clairement quelle hypothèse de péage il choisit ou avoir des solutions intermédiaires. Tout est ouvert!»
A noter: Jusqu'au 30 septembre 2015, chaque citoyen peut encore s'informer et s'exprimer aux deux réunions publiques de clôture ou via le site internet du débat, a31bis.debatpublic.fr.
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